La gäomisme, est la religion officielle du Peuple Omëju et des habitants des Terres de Dhül. Il s'agit d'une religion polythéiste composée de plusieurs divinités toutes engendrées par Gä, l'entité primordiale. Les omëjulme le nomme Gä l'Immobile. Il s'agit d'un être informe, pas nécessairement conscient, existant partout et nul part en même temps, omnipotent et omniscient.
Selon le Livre d'Öm tel qu'enseigné par Ogmo, la première prêtresse, l'univers aurait été créé à partir du chant de Gä, appelé Öm (d'où le terme "gäomisme"). Ce chant Öm serait en fait une unique note, pure et riche, comprenant toute vibration et toute fréquence nécessaire à générer la matière et par extension, la vie. Après la fin d'Öm, Gä aurait continué d'expirer et d'expirer.
Le livre d'Öm explique que Gä est à cet instant toujours en train d'expirer et que les dieux, l'univers et toute chose sont une manifestation de cette expiration. Il prédit que tout finira lorsque l'expiration de Gä se terminera, et que tout recommencera lorsque Gä reprendra son souffle pour chanter une nouvelle note, détruisant et recréant l'univers note après note sans fin dans un chant interminable et ininterrompu. Personne ne sait depuis combien de temps Gä chante ni pendant combien de temps il chantera encore.
Grâce à Öm, Gä aurait engendré Ozä, la première entité divine du panthéon représentant la matrice universelle au sein de laquelle naquirent tous les mondes, mais aussi Hük, une entité controversée représentant la peur.
Traditionnellement, les gäomistes organisent et hiérarchisent les dieux selon leur proximité avec eux, le monde humain, même s'ils sont conscients qu'une telle hiérarchie est arbitraire et n'a aucune signification dans le royaume divin.
Il existe donc un panthéon céleste (à la tête duquel figure Ozä) et un panthéon terrestre, comprenant tous les dieux ayant interagi avec le plan terrestre, et notamment Gäua, engendrée par Ozä et qui signifie "petite Gä". Gäua aurait transmis l'histoire des dieux à la prêtresse Ogmo, ce qui est devenu le Livre d'Öm, la bible gäomiste.
Prenant exemple sur Gä et son chant Öm, les gäomistes croient que tout part de la respiration. Pour eux, les âmes sont des entités divines créée avec l'univers, par Gä. Un être vivant, humain ou non, n'est jamais qu'une âme incarnée et dont la vocation est de respirer. Pour un adepte du gäomisme, le temps s'écoulant de la naissance à la mort d'un être s'appelle un expire. Le temps entre la fin de cet expire et la réincarnation suivante s'appelle un inspire. Une âme peut se réincarner et donc "respirer" indéfiniment.
Ainsi, respirer est un acte sacré et bien respirer, avec attention et conscience, garantit une bonne vie, en accord avec la nature et les dieux. Les gäomistes considèrent par conséquent que faire une mauvaise utilisation du souffle est un péché. Aussi, être à bout de souffle, par exemple, est une offense aux dieux et contre nature, et peut mener à de fâcheuses conséquences. Beaucoup de rituels et de pratiques sont basés sur la respiration et inspirés de l'observation de cycles (la lune, le soleil, les saisons, les animaux, etc.)
Une des particularités de cette religion est qu'une âme humaine n'a pas plus de valeur qu'une âme divine. Toutes deux étant directement ou indirectement nées de la même source, elles contiennent aussi bien l'une que l'autre un potentiel divin. Ainsi, une âme humaine peut (sous quelques conditions tout de même) devenir une divinité.
En effet, une croyance gäomiste explique que lorsque suffisamment d'expires ont été vécus, une âme peut obtenir le droit de sortir du cycle des réincarnations et de monter parmi les dieux. Mais comme les conditions ne sont connues que des dieux, rares sont les élus qui y parviennent. Döiaz, le gardien du Livre-Miroir et le dieu de l'espoir, aurait été le premier humain (ou du moins le seul connu) à ce jour à s'élever depuis le statut de mortel à un tel rang.